Le morceau Aurore, extrait de l'EP "Gorsedd" a maintenant droit à son clip musical :



Le nouvel album de mon projet solo Wald, A Tale From The North sort en ce jour, et amène avec lui toute la fraîcheur des pays du nord. Prions Odin pour qu'il bénisse ces 9 nouvelles créations !


Et pour l'écouter, c'est par ici !



C'est un projet qui me tenait personnellement à cœur depuis bien des années : créer mon propre projet musical en parfait solitaire que je suis. Muni seulement d'une basse et d'une guitare, ainsi que d'un micro studio, j'ai enregistré les premiers morceaux de ce qui allait bientôt devenir Wald. Wald (forêt en allemand), c'est un concentré de nature, de mythologie, de philosophie, de paganisme et d'histoire ancienne.

Le site officiel 
Le site bandcamp
La chaîne youtube



Mon site Insomniac, Webzine Cinéma, ouvert il y a deux semaines, propose aux passionnés de cinéma des articles et dossiers sur le 7eme art et la réalisation audiovisuelle.
Alors, pour les férus de cinéma : http://www.insomniac-cinema.com/

Gamme de fonds d'écrans de la série Age of Lanfarenn, disponible en format HD 1280X720





Accoudé sur la barricade de la taverne, crapotant posément sa pipe, Arahad profitait des premières lueurs du soleil. C’était un paisible matin d’été qui venait de se lever sur le village d'Ashford, petite bourgade campagnarde loin des grabuges de la guerre et des pompeuses coutumes bourgeoises de la ville. Comme à leurs habitudes, les villageois se rendaient à la taverne de la « Bière qui mousse » où ils buvaient et fumaient avant de se mettre au travail. C’étaient des artisans, des paysans, parfois quelques miliciens, tous des hommes simples et débonnaires malgré leur manque de savoir. Arahad restait là, sa choppe à la main, sa bouffarde au bec, songeant au travail que lui réservait cette nouvelle journée. Il allait comme chaque jours faire la route jusqu'à Lanfarenn puis vendre ses marchandises, du moins ce qu'il n'aurait pas consommé sur le chemin. C'était toujours le même rituel, deux heures de cheval pour se rendre à la capitale, puis tout le reste de la matinée pour marchander son herbe et ses boissons. Le jeune herboriste n'avait pas autant de succès que le nouveau ferronnier du marcher, mais il s'en sortait bien grâce à sa fameuse herbe à pipe dont il avait le secret. "Eh l'alchimiste ! Pour Lanfarenn, départ immédiat", cria le charretier du village en faisant signe à Arahad. Ce dernier fourra sa bouffarde dans sa ceinture, jeta son sac sur l'épaule et marcha vers la charrette d'un lent pas de routine. Il était vêtu sobrement d’un assortiment noir constitué d’une chemise, de braies et d’une gabardine parfois soutenue d’une épaulière en cuir et de brassards marqués du signe de la légion dont sa sœur avait autrefois fait partit. A sa ceinture une bâtarde pendouillait mollement entre la bourse et la blague à tabac. C’était un homme d’une trentaine d’année, laissant apparaître un visage fatigué et caché par de longs cheveux châtains clairs. Né dans une modeste famille de roturiers dans le petit bourg de Chahbek, Arahad a vécu une enfance difficile à cause du dégout que lui vouaient ses parents. Il était considéré comme la honte de la famille, trop chétif, trop paresseux, drogué et passif ... Un homme qui ne travaille pas ou qui ne se bat pas n'est pas un homme, et Arahad lui, avait pour principale occupation d'explorer la région à la recherche d'ingrédients fumables. L'ironie voulue que ce soit sa sœur, Neliel, qui remplisse le rôle de la guerrière. "Et c'est une femme qui sauve l'honneur de la famille, criait le père, tu te rends compte sale pendard que tu n'es qu'un bon à rien ?" Neliel s'engagea dans la légion lorsqu'elle atteignit la majorité. Arahad, lui, refusa de la suivre, il fut chassé de la maison et de revit plus jamais sa famille. L'histoire du jeune herboriste se poursuivit donc dans les montagnes de l'Est, ou il réussit à survivre grâce à sa connaissance de la flore. Il pris rapidement les traits d'un rôdeur et se familiarisa avec son environnement pour mieux dompter la nature. cinq ans passés loin de toute civilisation, loin des hommes et de la guerre, cinq ans passés à oublier le passé, préservant ses forces pour survivre au présent. Mais la guerre finit toujours pas nous rattraper. Pour mieux vivre caché, Arahad du reprendre contact avec le monde civilisé au bout de quelques années. Se fondre dans la masse pour passer inaperçu et surtout, rester libre. C'est pas hasard en jetant un œil sur les affiches de la milice de Lanfarenn que l'herboriste apprit la mort de sa chère sœur. Mais même si il parvint à récupérer les brassards de la guerrière, jamais il ne retrouva son corps, ce qui fut l'un de ses plus grands regrets. Était-elle morte au combat, assassinée il allait le savoir un jours. La charrette s’arrêta brusquement au milieu du chemin. Des cris ainsi que des bruits de lutte firent sortir le rôdeur de sa torpeur. Les autres passagers se cachèrent sous les roues en poussant des cris de terreur. "Fuyez !", cria le charretier. "Ce sont des bandits!" Arahad se leva lentement, rabaissa son capuchon sur son front, puis il porta une main derrière son dos pour se saisir de son arc. Pris de panique devant les monstrueuses bêtes qui lui faisaient face, le charretier partit en courant en poussant des lamentations. Le rôdeur, lui, mit lentement pied à terre et se tourna vers les flibustiers. "Pauvre fou, vous allez vous faire tuer", répliqua le charretier en trébuchant sur ses guenilles, paralysé par la peur. C'est alors qu'une gigantesque hache le frappe en pleine poitrine, lui fracassant les cotes profondément dans son corps. Une gerbe de sang jaillit de ses lèvres. Il tomba à genoux, le regard fixé sur les yeux de son meurtrier. L'immense guerrier bardé de rouge, se tenait face à lui. Comment avait-il pu se déplacer à cette vitesse, il était dix mètres derrière il y a une seconde ! Un feu impitoyable dansait à l’intérieur des ses orbites. Il découvrit ses dents pointues et fit rouler sa crinière. Une joie sauvage lui déformait les traits alors que le sang de sa victime coulait à flots et l'éclaboussait. Il arracha d'un coup sec la hache de la poitrine du conducteur. L'homme s'écroula dans la poussière, sous les yeux des passagers horrifiés. Le scélérat brandit sa hache en l'air et rugit dans sa langue impie des mots que les hommes ne pouvaient comprendre tandis que les lamentations du charretier se perdaient dans le ciel. Le guerrier se trouvait maintenant à une portée de bras du rôdeur. Ce dernier pouvait presque sentir son haleine féline. Arahad ne recula pas devant l'énorme masse de muscle qui lui barrait le chemin. "Damned, je suis trop stone pour combattre maintenant ", se dit-il. L'un des gredins s'approcha d'une des passagères dont la figure effrayée dépassait de la charrette. Il leva en l'air une gigantesque masse qu'il fit tournoyer avant de l’abattre sur sa cible. Arahad bondit par dessus son ennemi et d'un mouvement ample de son épée, il trancha le bras du guerrier qui menaçait la femme, la sauvant de justesse. Dans le même élan, la lame fendit l'air pour décapiter net un des bandits, et finir sa course dans la tête d'un deuxième, défonçant son casque en acier dans une gerbe de sang et d'os. Le rôdeur sentit le crane éclater sous l'impacte, encore un parfait exemple de la puissance qu'il avait acquis à force de mener une vie de vagabond. Arahad pivoté sur lui même pour faire face au dernier guerrier. Voyant à cet instant la hache prête à le décapiter fendre l'air, il recula et brandit son épée pour parer le coup. La violence du choc le fit tituber, ses mains et ses bras s'engourdissant aussitôt. " Tu n'es rien face à moi, petit bonhomme", lança l'imposant guerrier avant de lui asséner un nouveau coup de hache qu'Arahad esquiva d'un bond en arrière. Mais la lame abaissa encore une fois sans lui laisser le temps de souffler, et il dut rouler sur le coté pour éviter ce nouvel assaut. Le rôdeur repensa à sa sœur, puis à son père ... Quelle ironie, il aura fallu qu'il quitte sa famille pour faire ce qu'on attendait de lui. Le rôdeur bandit furieusement sur le forban, brandissant sa lame de toute qui lui restait. La bête para l'assaut de front et riposta d'un coup si violent qu'il aurait pu décapiter un nordique. Mais Arahad baissa le tête au dernier moment et balança en retour son épée dans le ventre de son adversaire, brisant son armure et labourant ses chairs. Grognant de douleur, le guerrier laissa tomber sa hache sur le sol boueux et ensanglanté et s'écroula sur les genoux. Il laissa échapper un gargouillement sanglant et s'affala par terre. L'herboriste ramassa sa besace qu'il avait pris soin de poser sur un petit recoin d'herbe avant de passer à l'action, puis il repartit en direction de la capitale. "Attendez !", dit une voix de femme derrière lui.
Le rôdeur se retourna et vit la jeune passagère marchant derrière lui.
"Qui êtes vous ?", demanda-t-elle.
- Rien de plus qu'un diable d'herboriste qui se rend au marcher...